Guidage pêche à la mouche de la truite sur les rivières bretonnes

Chers amis pêcheurs à la mouche, chers clients et amoureux des rivières bretonnes

La saison 2017 de pêche de la truite en rivières en Bretagne Nord aura été très irrégulière suivant les cours d’eau et les saisons. Un résumé vidéo sera désormais réalisé à l’issue de chaque saison.

L’hiver 2016/2017 particulièrement peu arrosé a eu pour conséquence des étiages assez prononcés dès le printemps sur la plupart de nos cours d’eau, avec pour certains d’entre eux, des débits anormalement faibles dès le début avril, spécialement sur le Léguer.

Pêche à la mouche en Bretagne

Ces eaux basses et claires (mais encore froides) ont, lors des plus belles journées, été le théâtre d’éclosions substantielles : sedges culs-verts dit “grannom” (Brachycentrus subnubilus) ou d’éphéméroptères de début de saison (Baetis rhodani, Rhithrogena semicolorata, Echdyonurus venosus).

 

Rares ont été les truites adultes à trahir leur présence en surface, l’absence de gobages (en dehors de truitelles et des tacons) obligeant à pêcher sous l’eau en noyée, en nymphe ou au streamer.
Avec l’arrivée de l’été, et toujours sans précipitations suffisantes pour recharger les nappes et les zones humides, le niveau de nos rivières est resté bas à très bas, à l’exception de l’Elorn dont le débit est soutenu par le barrage du Drennec.

Pêche à la mouche sur l’Elorn

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C’est principalement sur cette rivière que la qualité de pêche s’est maintenue tout au long de la saison. Les émergences de mouches de mai furent toutefois timides, si ce n’est décevantes, les plus beaux poissons, stressés par le manque d’eau… et probablement d’autres facteurs, rechignant à s’aventurer trop visiblement en surface.

Les plus belles truites ne furent vraiment actives que lors des quelques journées fraîches et nuageuses, arrosées, crachin ou petite pluie fine (il y en a quand même eut ! Bretagne oblige…) et c’est le plus souvent en faisant pêcher l’eau, sur les postes identifiés pour abriter des beaux poissons, que j’ai pu faire vivre de grands moments à mes stagiaires, avec un nombre record de casses sur des poissons de plus de 40 cm.

A chaque fois, le scenario s’est reproduit à l’identique : pêche d’un poste sur mes instructions, montée en sèche d’un gros poisson alors que ce dernier n’avait pas révélé sa présence par un vrai gobage, au mieux un “micro rond” généré par une prise d’émergente ultra furtive et parfois un flash de déplacement sous l’eau.

Des gobages de grosses truites sauvages bretonnes classiques mais jamais identiques. Au choix : aspiration discrète qui déforme à peine la surface, grosse dépression de la surface générant un bruit sourd qui semble venir du fond de la rivière, marsouinage serein comme au ralenti (avec le poisson qui sort presque intégralement de l’eau) ou enfin, imperceptible avec disparition de l’artificielle comme si elle avait coulé d’un poids excessif de l’hameçon ou d’un abdomen gorgé d’eau.

Dans tous les cas, neuf (9) en 2017 : ferrage assuré à chaque fois et casse 2 à 5 secondes plus tard par blocage du poisson lors du premier rush vers l’amont.

Compte tenu de la taille des “copines”, j’avais anticipé le risque de casse au ferrage et imposé à mes pêcheurs, au lieu du 7X-0.10mm que j’utilise habituellement en pointe de bas de ligne* sur les plus beaux poissons, le 6X-0,125 mm, voire le 5X-0.15 mm pour les imitations de danica. *RIO fluoroflex Plus

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A l’issue de ce que je qualifie de demi-échec car parvenir à faire monter, en pleine journée, des truites 100% sauvages de souche Atlantique dépassant la barre des 40 cm, n’est pas simple, la réaction de mes élèves, au-delà du choc émotionnel et d’une relative déception, fût systématiquement la même : “je ne pensais pas qu’une truite pouvais nager aussi vite et tirer aussi fort”.

A la question, pourquoi avez-vous bloqué le poisson dans sa fuite ? Idem : “j’ai vu le tronc d’arbre… ou les branches … ou le rocher… et j’ai eu peur qu’elle aille dedans !!”

L’expérience, rien ne remplace l’expérience et la prochaine fois, lorsqu’ils seront à nouveau confrontés au rush d’une grosse truite surpuissante vers un obstacle, ils auront je l’espère, le réflexe de baisser la canne, de laisser filer, de ne surtout pas mettre les doigts sur la bobine du moulinet… et si nécessaire de courir derrière le poisson pour limiter le phénomène d’inertie de la soie!

A l’arrivée ils étaient tous ravis d’une telle expérience de sauvagerie animale. Il faut préciser que sur ces 9 poissons perdus, 3 ou 4 étaient très probablement des truites de mer, la nature du gobage et vélocité développée une fois la piqure du fer ressentie ne trompant pas ! Sur celle qui était sans doute la plus grosse (je dirais raisonnablement entre 45 et 50 cm), la vitesse était telle que le bas de ligne a véritablement chanté en fendant l’eau.

Pour observer une activité régulière de surface, sur l’Elorn ou l’Aulne, il aura fallut attendre les belles émergences de Serratella ignita en juin et juillet, complétées par de petits trichoptères, quelques diptères à ranger dans la catégorie des “micro-merdes”, et, une fois n’est pas coutume, assez peu de coléoptères et autres insectes terrestres, absence relative sans doute liée à la sécheresse globale.

Egalement de bons coups du soir sur mes secteurs “hors des sentiers battus” de l’Aulne, avec d’impressionnantes émergences de plécoptères jaunes (Isoperla grammatica & Chloroperla torrentium) et de beaux vols pendulaires de grands heptagéniidés d’eaux vives.

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Compte tenu du manque d’eau, j’ai peu guidé et pêché sur les petits fleuves côtiers du Léon et du Trégor  – Penzé, rivières de Morlaix, etc. – et l’Hyères en Argoat. Les échos que j’en ai eu, à quelques exceptions près, ne m’ont pas fait regretter mes choix.

Pêche à la mouche sur le Léguer

Sur le Léguer, la saison a été globalement décevante avec peu d’insectes, de très rares gobages, des eaux basses et ralenties très tôt dans la saison et une taille moyenne des truites qui semble en chute libre. Une tendance que je constate depuis quelques années et qui m’inquiète, comme plusieurs de mes amis moucheurs, attachés comme moi à cette magnifique rivière. Je ne vais pas détailler ici les multiples raisons qui peuvent expliquer ce déclin et j’espère retrouver des beaux poissons sur des secteurs qui les hébergeaient autrefois.

A vérifier en 2018 car 2017 restera une saison à oublier, sur le cours inférieur et moyen. Et quand ça ne gobe pas, je suis le premier à adapter les techniques mises en œuvre et à pêcher sous l’eau : nymphe au fil, roulette, sèche-nymphe et quelques autres bottes secrètes…

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J’ai fait prendre quelques poissons corrects bien sûr, mais au global et au final, rien de très enthousiasmant, si je mets cela en perspective par rapport à ce que je prenais et faisais prendre quelques années auparavant et aux pêches réalisées en Finistère, bien plus consistantes.

En attente de belles conditions de pêche pour le printemps 2018

Avec les pluies ininterrompues qui s’abattent sur la Bretagne depuis de longues semaines, et les fortes crues qu’elles génèrent, nous devrions retrouver des rivières métamorphosées au printemps prochain. Les fonds seront nettoyés et régénérés et les débits propices aux éclosions et à l’activité des truites en surface, pendant le plus clair de la saison.

La nature est forte et là où tout semblait désespérément vide par conditions d’étiage, des truites de belle taille réapparaissent comme par magie à la faveur de conditions plus favorables. Je l’ai fréquemment observé et pu constater que par conditions extrêmes, les truites de nos rivières adoptent un comportement de survie ou de sauvegarde. Elles ont cette capacité de résilience, résultant d’une adaptation millénaire. C’est la magie de la vie sauvage, qui fait celle de la pêche à ma mouche de la truite fario de souche pure (ou peu altérée) et son côté aléatoire, mais aussi sa noblesse.

Dès le printemps prochain, j’aurai à nouveau l’immense plaisir de vous guider au cœur de ces vallées sauvages et de vous ouvrir les portes de petits paradis encore préservés, à partir du 1er mai 2018.

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Pour en savoir plus sur mes activités de guidage en rivières :

1 – Vous pouvez consulter les rubriques dédiées du site :

Réservations guidage rivières

(Léguer, Elorn, Aulne)

2- Lire les derniers articles page « REVUE DE PRESSE »

Et pour ceux qui lisent l’anglais, découvrir les derniers articles des magazines mouche européens consacrés à ces rivières et mon activité de guidage : Trout Fisherman (Pêche sur l’Elorn) et Trout & Salmon (Pêche sur le Léguer), en téléchargement libre sur la PAGE REVUE DE PRESSE

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Pêche sur le Drennec