L’Elorn
Caractéristiques
L’Elorn prend sa source à quelques centaines de mètres de chez moi, dans les landes des Monts d’Arrée (Commana). Ce fleuve côtier long de 42 km draine les communes de Sizun, Landivisiau, Landerneau et se jette dans la rade de Brest dans un long estuaire (14 km).
On peut diviser le cours fluvial, en forme de S, en trois parties :
- Le cours supérieur, d’une longueur de 15 km, des sources jusqu’à Sizun. Il se perd tout d’abord dans le lac du Drennec, à 5 km de la source, pour renaitre sous le barrage et rejoindre Sizun. La partie située à l’amont du lac est difficilement pêchable à la mouche, le tronçon reliant le barrage à Sizun est intéressant à pêcher mais il s’agit d’une petite rivière (4 à 6 mètres de large), aux rives boisées, qui s’adresse à mes clients les plus expérimentés et aux adeptes des cannes courtes (6’6” à 7’6”), et des lancers horizontaux ou roulés. On y trouve toutes les classes d’âge de truites sauvages et il n’est pas rare d’y faire monter des poissons de 30 cm et plus. Les éclosions sont fréquentes et multiples. La pêche à la mouche se pratique le plus souvent à l’aveugle (pêche des postes) et sur gobages. J’y guide surtout en début de saison (avril-mai) quand les débits sont suffisants pour pouvoir approcher les poissons.
- Le cours moyen, situé entre Sizun et Landivisiau, long de 11 km est très varié, avec une alternance de secteurs rapides, de pools et de biefs, et héberge de superbes truites. La rivière est, en moyenne, légèrement plus large qu’à l’amont de Sizun, mais elle est surtout un peu plus creuse, avec de jolis méandres, quelques petits pools bien profonds et des berges creuses, repaires de beaux poissons. J’adore ce secteur, que je fréquente de début mai à la fermeture, surtout lorsque la pêche est fermée sur le cours inférieur.
- Le cours inférieur, long de 16 kilomètres, s’étire entre Landivisiau et Landerneau. C’est la partie la plus large de l’Elorn, qui reste somme toute un cours d’eau modeste ; il est en effet rare que la largeur du lit mineur excède 10 mètres.
Nous sommes ici au royaume de la belle truite, qui cohabite avec le saumon.
Cette partie de l’Elorn est la mieux adaptée à la pêche à la mouche et l’on peut avoir recours à des cannes un peu plus longues, 7’6” à 10’, selon les méthodes employées (sèche, noyée, nymphes, streamer, NAV, etc.)
Le profil de la rivière me permet d’y guider deux pêcheurs simultanément, opérant l’un rive droite, l’autre rive gauche.
Il s’agit véritablement de ce qui se fait de mieux en matière de truite fario sauvage dans l’Ouest de la France, résultat de l’admirable travail de gestion, de protection et d’entretien de l’AAPPMA de l’Elorn.
Ce n’est pas ma rivière bretonne préférée mais un de celles que je connais le mieux car je vis dans sa vallée et la fréquente régulièrement. Cette connaissance des meilleurs secteurs et des conditions de pêche me permet de confronter mes clients à des poissons mesurant jusqu’à 45 cm… Mais comme bien souvent en matière de truites sauvages “habituées” à la présence humaine, la confrontation ne se termine pas toujours à l’avantage du pêcheur et heureusement !
Le cours inférieur n’est accessible aux pêcheurs que les samedis, dimanches, lundis, mercredis et jours fériés. Les trois jours de fermeture hebdomadaires (mardi, jeudi et vendredi), destinés à limiter la pression de pêche sur le saumon, permettant aux truites de “dé-stresser” et garantissent une excellente qualité de pêche, avec des poissons gobant volontiers à toute heure de la journée, moyennant quelques émergences.
L’Elorn est une excellente rivière à truites sauvage car elle présente un très grand nombre d’affluents, qui la rejoignent tout au long de son cours, 16 au total pour un linéaire de près de 250 km ! (rus et ruisseaux permanents). Ils constituent autant de pépinières pour nos belles fario, mais également pour le saumon Atlantique. Certains de ces affluents sont pêchables à la mouche sur leur cours inférieur. Les gestionnaires de la rivière apportent un soin particulier à l’entretien de ces affluents, à la libre circulation des salmonidés et au maintien de la qualité d’eau.
A noter enfin que l’Elorn est ce qu’on appelle une “tailwater”, cours d’eau alimenté par les eaux profondes du lac de barrage du Drennec, avec les énormes avantages que cela présente : température des eaux constante tout au long de l’année, débit réservé garantit, ces deux aspects étant particulièrement profitables en période d’étiage et de fortes chaleurs. Au cœur de l’été, la vallée de l’Elorn est un havre de fraîcheur et les truites restent actives, lorsque les humains suffoquent parfois! L’Elorn est à ma connaissance une des rares rivières de Bretagne à demeurer intéressante à pêcher en pleine journée au cœur de l’été.
Les herbiers (callitriches, renoncules, potamots) et mousses (fontinalis) caractéristiques des eaux froides sont très abondants et les supports des larves d’une très grande diversité d’insectes aquatiques (éphémères, trichoptères, plécoptères). Ces herbiers sont des caches pour les poissons et jouent un rôle essentiel de filtres, ce qui permet à l’Elorn de retrouver rapidement sa très grande clarté après une courte crue.
L’Elorn abrite également une belle population de saumons Atlantique, poisson pour lequel je guide sur demande, au printemps ou en arrière saison, spécialement lors de la prolongation 100% mouche, jusqu’à fin octobre.