Guide de pêche au bar à la mouche dans la Baie de Morlaix et la Rade de Brest
J’entame ma huitième année de guidage pour le bar à la mouche à l’aide mon Carolina Skiff spécialement aménagé pour la traque de ce poisson dans les eaux peu profondes de la Baie de Morlaix et de la Rade de Brest.
Deux nouvelles vidéos vous permettent de découvrir mon produit, l’ambiance qui règne à bord, l’éthique de pêche et le type de poissons capturés et libérés !
Un petit bilan s’impose, d’autant qu’il est plutôt encourageant pour l’avenir de mon activité de guide sur mes secteurs de pêche.
Les 4 premières années avaient démarré en trombe avec de très nombreuses captures, pour mes clients, mes amis et moi. A quelques exceptions près, la taille moyenne des bars pêchés était plutôt modeste, tout ceux qui dépassait 50 cm, soit environ 1,3 kg, étaient alors considérés comme de jolis poissons pour la pêche à la mouche.
Il n’était pas rare de faire des scores de 20, 30, voire 40 poissons par jour à deux pêcheurs. Mais il s’agissait majoritairement de jeunes poissons, dont la taille se situait le plus souvent entre la taille légale de l’époque, c’est à dire 36 cm, et celle actuelle de 42 cm, adoptée fin 2012.
A l’évidence, les sensations ressenties lors du combat avec des bars de 2 à 3 livres sur du matériel mouche sensible et léger puissance 7 ou 8 est incomparable avec la pêche au lancer, compte tenu de la souplesse, de la flexibilité de la canne et des premiers moments du combat pendant lequel on gère la tension de la soie à la main. Ensuite, comme les moulinets mouche sont des tambours tournants, les sensations sont également décuplées lors de chaque rush, chaque tentative de fuite, chaque coup de tête, qui fait chanter le frein.
La pêche à la mouche de bars de belles tailles
En matière de “gros poissons”, nous plafonnions, mes amis et moi, à 60 cm, soit 2,5 à 2,8 kg selon les individus, guère plus. Vous me direz que ce sont déjà de très beaux poissons à la mouche, mais compte tenu de la présence de beaucoup plus gros spécimens dans nos estuaires, faisant par ailleurs l’objet d’une pêche spécifique à vue depuis la rive, le plus souvent au leurre souple, nous espérions toujours mieux.
D’autant qu’une prospection dans le Sud et l’Ouest Irlandais en 2011 nous avait confrontés à une taille moyenne de bars nettement plus élevée. La réglementation irlandaise de l’époque limitait le prélèvement à 1 unique poisson/jour, avec no-kill intégral pendant le frai (Mai-Juin) et surtout une tolérance zéro en cas d’infraction. Un mode de gestion qui semblait porter ses fruits.
2014 et 2015 furent deux saisons très décevantes avec une chute très nette du nombre de captures de poissons adultes de plus de 45 cm (âgés de 5/6 ans) par sortie. Malgré mes efforts décuplés pour trouver des poissons intéressants (de longues heures passées sur l’eau à tout tenter, tout prospecter, ne rien lâcher), les clients les moins expérimentés, les moins bons lanceurs restaient souvent sur leur faim. Ils pâtissaient du facteur limitant de la distance et du temps réduit que leurs mouches passaient sous l’eau.
Les spécificités techniques de la pêche à la mouche en mer
Dans ces pêches de prospection, souvent dites de “pourcentage” (le temps que le leurre passe sous l’eau), l’efficacité de l’action de pêche est primordiale. Il faut lancer vite le plus loin possible et en un minimum de battements. Il faut battre du terrain, d’autant plus vaste que les poissons sont rares, ou peu mordeurs. Il est souvent difficile pour le capitaine de maintenir le bateau de manière idéale sur les meilleurs postes : le bateau dérive avec le vent et le courant. Même si le moteur électrique permet des approches discrètes, de slalomer entre les obstacles, l’hélice ne doit pas tourner pendant l’action de pêche. Cela fait fuir le poisson et aspire les soies non contrôlées avec une facilité déconcertante !!
La réglementation de la pêche du bar
Avec à partir de 2016, la limitation du prélèvement à 1 poisson/jour, l’augmentation de la maille à 42 cm et l’interdiction de prélever pendant les 6 premiers mois de l’année pour les plaisanciers, j’ai rapidement pu constater une évolution dans la taille moyenne des captures.
En 2016, j’ai à nouveau fait prendre de nombreux poissons mesurant entre 45 et 55 cm, permettant à mes clients les plus expérimentés (les meilleurs lanceurs) de réaliser de très belles pêches dans le premier mètre de la surface, en pêchant les postes, le plus souvent à l’aide des Softy Sand Eels de chez Fulling Mill, de loin la mouche la plus productive et la plus régulière depuis que je guide en bateau.
C’est en 2017 que les choses sont franchement évolué, à la faveur de conditions sans doute plus favorables que d’habitude : réchauffement précoce des eaux côtières, séquences de canicule estivales, taux de salinité plus élevé en estuaires en raison du moindre apport d’eau douce , abondance de poissons fourrage, etc… Toujours est-il que j’ai fait prendre ou pris moi même plusieurs poissons mesurant entre 55 et 73 cm, et pesant jusqu’à 4,5kg.
Les soies et mouches recommandées pour la pêche au bar
En dehors des pêches à vue au crabe depuis la rive, réservées aux moucheurs très confirmés, nous n’avions jamais touché d’aussi gros poissons à la mouche en Bretagne. En alternant les techniques de surface avec soies flottantes (RIO InTouch Striper Floater), Intermediaire (InTouch Striper Intermediate, Coastal Quickshooter et Coastal Quickshooter XP) et vers les couches d’eau inférieures avec des modèles plongeants (InTouch Striper 30ft sink tip 200 à 550 grains), nous avons souvent intercepté de très beaux poissons.
Une mention particulière à une mouche qui s’est avérée être un véritable aimant à bars : le Slinky Clouser de chez FM.
Une petite précision : je n’ai pas pour habitude, ceux qui me connaissent le savent, de citer des références de produits de marques par copinage ou intérêt déguisé. J’utilise personnellement et dans le cadre de mon guidage les références décrites car j’ai pu tester leur efficacité, leur qualité et leur robustesse. Il n’est pas dans ma nature de dire blanc si c’est noir.
Utiliser les bonnes soies et les bonnes mouches est un élément de la réussite, mais pas le seul, heureusement. La stratégie de pêche, la connaissance du poisson, de son comportement en fonction des conditions (vent, marées) et celle des territoires sont des éléments prépondérants dans la réussite. Et ça je le garde pour les clients qui me font confiance.
L’importance de la pêche du bar en No-kill intégral
Il est de plus très à la mode ces dernières années de suivre discrètement les guides de pêche (ou de décortiquer les photos publiées sur internet) pour découvrir leurs jardins secrets et aller y “cartonner” quand ils ont le dos tourné ! Je ne suis pas paranoïaque croyez-moi !
Maintenant que nous sommes passés au no-kill intégral (pourvu que cela dure longtemps), le risque est moindre, mais comme pour la truite, les bars harcelés sans cesse au leurre et capturés (et manipulés) trop souvent, finissent par mettre le casque lourd et ne plus s’alimenter que la nuit.
Je recycle intégralement les poissons depuis maintenant 7 ans. Ils grandissent, je le constate, et font le plaisir de mes pêcheurs. Je gère mes secteurs de pêche afin d’y limiter l’éducation des poissons et donner une vraie chance de belle capture à tous mes passagers.
Un guide professionnel spécialisé dans la pêche du bar à la mouche
A ce jour, il n’y a pas d’autre guide de pêche véritablement spécialisé dans la pêche du bar à la mouche en France. Et je n’ai jamais croisé de “confrère” breton sur mes zones de pêche. La mer est à tout le monde, mais il me serait très désagréable de constater que des suiveurs, simples pêcheurs ou guides de pêche, viennent profiter de mon travail de recherche et de graciation !
Les territoires sont vastes et je ne guide moi-même que sur un périmètre somme toute microscopique au regard de l’immensité de la Baie de Morlaix et de la Rade de Brest. Chacun doit pouvoir se construire ses propres secteurs en investissant le temps nécessaire à la prospection. Et il est enfin évident que seuls les titulaires de l’UCC Pêche de loisir en milieu maritime peuvent légalement proposer des prestations de guidage en zone maritime.
Pour revenir à la pêche, la vraie, ce type de belles captures devrait se pérenniser dans les années qui viennent, d’autant que ma stratégie de guidage et les techniques de pêche à la mouche mises en œuvres ont logiquement évolué au fil des ans.
Afin d’offrir de nouveaux espaces à mes clients, je prospecte chaque année de nouveaux secteurs, qui étoffent la variété de mon territoire de guidage, quel que soit le niveau de marée.
Avec pour cette nouvelle saison qui s’annonce, le passage au no-kill intégral sur mes secteurs de pêche, nos chances de retrouver les poissons libérés au cours des années précédentes se concrétisent vraiment. 2018 devrait être l’année de tous les records.
Je prends dès à présent les réservations pour le guidage bar à partir du début juin 2018 (et jusqu’à fin octobre). Il n’y a que quelques journées vraiment favorables chaque mois, aussi il est indispensable d’anticiper pour bloquer sa journée.
Pour en savoir plus sur mes activités de guide de pêche en mer
Vous pouvez consulter les rubriques dédiées du site :
